Mademoiselle Papillon : roman Alia Cardyn

Coup de cœur

Mademoiselle Papillon est un roman qui nous plonge parallèlement dans la vie et le destin de deux soignantes. La première, Gabrielle, avec qui l’on débute le récit, a 30 ans et travaille de nos jours dans un service de néonatologie. Elle s’y occupe des grands prématurés. Elle vit pour son travail, mais commence à ne plus en voir le sens. Ses semaines sont interminables et sa vie privée et amoureuse inexistante. Elle a besoin de renouer avec ce qui fait l’essence de son engagement. La seconde, Thérèse Papillon, infirmière convaincue et déterminée dont l’existence est bien réelle, a transformé l’Abbaye de Valloires (Picardie) en un préventorium pour sauver les enfants vulnérables de la tuberculose dès 1922 et jusqu’à sa mort en 1983. Elle a ainsi sauvé des centaines de vies et contribué à protéger des enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Son implication lui valut d’ailleurs d’être faite « Juste parmi les nations ».
Au fil du roman, Gabrielle et nous prenons connaissance de l’histoire de Thérèse Papillon à travers le manuscrit que la mère de Gabrielle, écrivaine, a transmis à sa fille avant publication. Une mise en abîme qui vient ponctuer le quotidien de la jeune infirmière et des liens qu’elle tisse petit à petit avec Mathilde, maman de la petite prématurée Célestine, toujours solitaire lorsqu’elle vient voir sa fille en couveuse et curieuse de mille questions que ne posent pas les autres parents.
A travers le manuscrit que sa mère lui a donné et l’histoire de Thérèse, Gabrielle va peu à peu se doter d’une détermination nouvelle et se questionner également sur ce qui a motivé sa mère a retranscrire l’histoire de cette femme hors du commun.
Ce roman est avant tout une histoire de femmes, de courage et de conviction. Tout au long du récit, elles tiennent le premier plan. Elles sont engagées, passionnées, fortes, s’oublient parfois pour le bien d’autrui. Mademoiselle Papillon rend magnifiquement hommage au métier d’infirmière et à celles, majoritaires, qui le pratiquent et l’ont pratiqué par le passé.